ARTICLE III.
Sur l'existence de l'état du feu que je nomme son état naturel
1007. Les chimistes modernes ne nient pas l'existence de la matiere du feu,
puisque la matiere de la chaleur qu'ils sont forcés de reconnaitre, et leur
calorique sont la même chose. Mais comme ils ne se sont nullement occupés
d'examiner l’état singulier de ce calorique, ni de déterminer la cause de ces
facultés, et surtout de son mouvement expansif (1) ; ils prennent les qualités
et les facultés du feu calorique pour les facultés mêmes du la matiere du feu ;
ce qui les jette dans des erreurs indéfinies. Je vais en donner des preuves.
1008. J'ai prouvé [ 91 à 121 ] qu'il existe dans la nature une matiere
particuliere, perceptible à nos sens, et qui est évidemment distinguée de la
lumiere, de l'air, de l'eau et de la terre, par des qualités qui ne sont propres
qu'à
(1) Mouvement d'abord de la plus grande véhémence qui va toujours ensuite en
s'affaiblissant, ce qui, par les suites même de son effectuation, s'anéantit
nécessairement à la fin.
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